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L’invention et l’histoire du flipper

Le flipper, ou Pinball en anglais, est un jeu familier pour ceux qui sont nés dans les années 50-70. Un peu à l’image d’une vraie tragédie, son histoire est teintée de popularité, de déchéance et un regain de notoriété. Voici l’histoire d’un superbe jeu de café et de salles d’arcades qui a connu ses heures de gloire, ainsi que ses hauts et ses bas en termes de célébrité.

À l’origine, le jeu de bagatelle

En remontant au 18ème siècle, on trouvera le jeu de bagatelle français qui inspirera plus tard le Flipper. C’était un jeu de noble tiré du croquet à cette époque. Ces pratiquants affectionnaient tellement le jeu, qu’ils voulaient y jouer même lorsque les conditions climatiques n’étaient pas au beau fixe. Ils inventèrent alors un jeu d’intérieur similaire à leur jeu de prédilection : le jeu de la bagatelle. Ce loisir qui eut du succès localement, s’exporta aussi très bien. Ainsi, le jeu de bagatelle sortit des frontières françaises et connut même un énorme succès aux États-Unis lors de la révolution américaine.

Une évolution étape par étape

Si l’évolution de la bagatelle a débuté par l’invention du lance-bille en 1871, grâce à l’invention du monnayeur en 1930, la notoriété du futur flipper allait bientôt prendre de nouvelles proportions. Voilà que des perspectives s’ouvrait et le jeu suscitait désormais l’intérêt des férus de jeux d’argent. L’introduction de l’électricité en 1933 a marqué un nouveau tournant pour le jeu. Il n’en fallait pas moins pour qu’il trouve la forme qui allait lui garantir son immense popularité. En 1947, on lui attribuera le nom de Flipper suite à l’invention des batteurs mécaniques.

Rien n’est plus attirant que l’illégalité

Entre les années 40 et 70, les flippers furent un temps interdits du fait qu’on les considérait comme des jeux de hasard et non d’adresse. Comme ils permettaient aussi de gagner de l’argent, ils comptaient comme des jeux d’argent clandestins.

Malgré cette chasse aux sorcières, les flippers n’avaient pas complètement disparu de la circulation. Des irréductibles joueurs des quartiers de Harlem et Greenwich Village les cachaient derrière le rideau des sex-shops. En 1976, grâce au lobby de l’industrie des flippers, l’interdiction d’y jouer est réexaminée par le Conseil municipal. En France leur destin semble avoir été plus sage.

L’essor des jeux vidéo : un coup dur pour les flippers

Vers la fin des années 70, l’arrivée des bornes d’arcade assomme graduellement l’industrie des flippers. On peut remarquer l’enlèvement progressif des alignements de flippers. Ils seront alors remplacés par les jeux vidéo. Pour cause, les jeux d’arcade sont plus rentables que les flippers. En France, le même phénomène se produit avec un peu d’effet retard. En dehors de la nouveauté et des jeux plus diversifiés qu’offrent les bornes d’arcade, on peut se demander si le fait qu’ils occupent moins de place n’a pas aussi joué en leur faveur.

Quoi qu’il en soit, les jeux vidéos domestiques allaient porter, bientôt, un coup fatal à tous ces divertissements. Des salles d’arcade maintiendraient, un temps, tous ces jeux dans des salles fixes, ou dans les foires ambulantes ou les Lunapark. Le phénomène a sans doute duré plus longtemps aux Etats-unis qu’en France avec des salles d’arcade géantes sur plusieurs étages qui continueront d’avoir un succès tardif.

L’essoufflement d’une industrie

À la fin de l’année 1990, les grands noms de l’industrie du flipper font faillite ou sont revendus. Ce sera Data East qui ouvrira le bal en septembre 1994, suivi par Gottlieb, Capcom, et Alvin G. and Company. Les plus grands n’échappent pas non plus à cette déferlante. Le leader du marché William se tourne définitivement vers les machines à sous après de vaines tentatives d’innovations. Il faudra attendre le début des années 2010 pour que l’industrie refasse son come-back. Histoire à suivre !

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